Je suis née d’un ventre qui chantait, dans mes veines un grand père
violoniste, un autre viticulteur cultivant l’ivresse, la joie, une grand-mère
ethnologue récoltant la parole du monde, le tissage des femmes, une autre
accouchant les âmes, fermant les yeux des morts, collectionnant les trèfles
à 4 feuilles pour laisser toujours, une chance à la vie.
Depuis petite une peau trop fine pour tenir le réel, sa brutalité, alors le chant,
les mots, la poésie, la prière ouvrant la fenêtre et rendant supportable le
monde.
Un rapport au sacré, simple, païen, immédiat. Si tu veux quelque chose,
demande à ton ange. Tu ne veux plus de cette douleur, écris-la sur un papier,
brûle-la.
Parle à la fécondité, aux fées, elles n’attendent que ton accord pour exister.
Des rencontres d’accoucheurs donnant la permission de chanter,
autorisant, encourageant les premières lignes intimes, l’émotion, la nudité
de mon âme.
Le théâtre me faisant généreusement, puissamment, régulièrement
chanter, confirmant et assurant chaque fois d’avantage mon pied et mes
racines.
Et la croissance, le foisonnement de la vie elle-même, écartant toujours plus
ma peau, mon coeur, le besoin de dire.
Alors, on a ouvert le robinet du chant. Et l’eau est bonne. Quelle joie !
Estelle Meyer
En pleine trentaine, Estelle Meyer est une artiste interprète polymorphe.
Au théâtre elle est la princesse Europe dans les mises en scène du Birgit Ensemble dans le in du Festival d’Avignon ; la reine des fées pour Guillaume Vincent au théâtre de l’Odéon ; Volumnia, mère dévorante cheffe de guerre, dans Coriolan mis en scène par François Orsoni au Théâtre de la Bastille. On la retrouve aussi aux côtés de Camélia Jordana et Zita Hanrot dans Andando, ode éclatante à Lorca, spectacle musical mise en scène par Daniel San Pedro aux Bouffes du Nord.
A la télé, elle est la pharaonne Hatschepsout pour Arte ; Alex, une ardente jeune femme almodovarienne dans la saison 4 de la série 10% sur France 2. Au cinéma, Jessica, une samouraï libre dans Rêves de jeunesse d’Alain Raoust (ouverture de l’ACID au Festival de Cannes). Elle est la voix de Amy Winehouse pour Benjamin Abitan sur France Culture.
A l’opéra elle incarne le puissant Dracula dans Dracula de l’Orchestre National de Jazz. Au milieu de tous ces visages, ces personnages et ces époques traversées, sa langue émerge, s’invente, scintille. Une poésie puissante et singulière. Elle chante, libre et autre. Entourée de Grégoire Letouvet, pianiste, et de Pierre Demange, batteur, elle nous emmène aux portes de la transe.
Profondément ancrée en elle depuis toujours, la chanson est l’autre langage de prédilection d’Estelle Meyer. Sans s’inscrire dans aucun courant, loin de toute filiation ou « école », l’auteure-compositrice-interprète explore dans le mariage organique des mots, de la musique et du chant une esthétique et une vision de l’humanité qui n’appartiennent qu’à elle ; à la fois inventrice et géomètre de ses propres territoires poétiques et musicaux. Baroques, sur le fil, percussives et toujours signifiantes, ses chansons ne se réfèrent en effet à rien de déjà entendu ; ni de déjà vu, car la chanson selon Estelle Meyer est également visuelle et, avant tout, le moyen de faire vivre une expérience inédite au public – la comédienne émérite rejoignant alors la chanteuse affranchie et singulière qu’elle a choisi d’être.
À saint-Amans elle nous fait l’immense joie de venir accompagnée de M’hamed El Menjra, musicien virtuose, né le 18 juin 1985 à Casablanca. Il a la chance de baigner dans la musique dès son enfance. Il commence les cours de piano à 8 ans. Vers 12 ans, après avoir écouté Paco de Lucia, il se plonge dans l’apprentissage de la guitare. A 16 ans, il part en internat à Paris ou il passe son bac. En 2004, il s’installe aux Etats-Unis pour étudier la musique et le jazz en particulier. Il étudie la guitare avec Paul Musso et Sean McGowan. Après un diplôme en Music Business à l’université du Colorado, il se produit dans de nombreuses villes de l’Ouest Americain avec son groupe “Impromptu” dont il était le guitariste et le manager. Après quelques séjours en Californie et à New York, il décide de s’installer au Maroc en 2012 a\in de créer Maroc Live, agence de programmation musicale. Aujourd’hui, il se produit avec plusieurs formations, (Jazz, Latino, Variétés, …). En 2013, il crée CODA, un centre de musique pluridisciplinaire avec des cours de musique, des salles de répétitions et un studio d’enregistrement. Il a également participé en tant que musicien à plusieurs spectacles notamment Amakyn, création pluridisciplinaire mélant le cirque , la musique et le chant. M’hamed se produit également en tant que guitariste, bassiste et luthiste avec plusieurs formations: Oum, Hindi Zahra, Alfredo Reyes Quartet, entre autre.
Estelle Meyer a créé un spectacle que nous aimerions faire venir l’année prochaine dont voici le dossier: